Vue sur les maisons de bois coloré du village de Marken au Nord des Pays-Bas
Expatriation

BSN or not BSN, that is the question

Comme raconté dans un précédent article, la décision de m’expatrier étant prise, il faut maintenant se plonger dans les démarches. La première d’entre elles est d’obtenir mon BSN, sésame pour vivre aux Pays-Bas. Et le moins que je puisse dire, c’est que c’est toute une aventure ! Le BSN quésaco ? Sa signification néerlandaise : BurgerServiceNummer. C’est le numéro de résident sur le territoire pour qui veut vivre aux Pays-Bas. En gros, c’est LE sésame pour entrer sur le territoire néerlandais et surtout pouvoir y travailler.

Quand j’ai eu la volonté de revenir vivre dans mon pays natal, j’ai commencé par me renseigner au Consulat français. A l’époque, mon idée n’était pas aussi arrêtée qu’aujourd’hui. J’avais juste envie d’y voir clair dans les démarches à entamer plus tard. C’est la première fois que j’entendais parler du BSN. Mais une question restait en suspend. Etant née sur le territoire, avais-je déjà un numéro ou fallait-il que je m’enregistre ?

A la recherche du BSN perdu

Le périple a débuté en novembre 2018. Cinq heures de route depuis la région parisienne avec ma maman dans le sac à dos pour arriver un vendredi après-midi à la mairie de Maastricht. Le gros plus de ce pays : la majorité des néerlandais parlent couramment l’anglais, voire le français pour certains. Néanmoins, je suis tombée à l’accueil de la mairie sur la seule personne qui ne parlait que néerlandais. Il faut bien une exception à la règle !

Après avoir dégainé ma phrase apprise par cœur sur Google Trad : « Ik wil graag een inlichtingen. Maar ik spreke geen Nederlands. Spreke je frans of engels ?« , je m’aperçois avec effroi que ça va être compliqué. Mon accent impeccable travaillé pendant quelques années à l’école française et avec les copains du quartier ne m’aide pas. Pensant que je fais ma feignasse, il ne se démonte pas et poursuit en me demandant ce qu’il me fallait. Je barragouine dans un mélange d’anglais, de français et de néerlandais et là, je dis le mot magique : BSN !

Je suis donc envoyée dans un autre bâtiment où cette fois, il m’est plus aisé de comprendre. La journée se solde malheureusement par un échec. Il ne leur est pas possible de savoir si j’ai ce numéro. Mais je repars quand même avec les coordonnées du Conseil de Heerlen (ville à l’Est de Maastricht) qui possède le registre des non-résidents.

Le petit tips : si vous souhaitez vous installer à Maastricht, pour les démarches administratives rendez-vous directement aux bureaux situés au 10 Mosae Forum et non sur le Markt.

Une bouteille à la mer

En consultant leur site, je tombe sur un formulaire me permettant d’obtenir des réponses. Envoyé par courrier à la suite de mon voyage de novembre, j’attends toujours la réponse ! Les néerlandais ne sont visiblement pas très à cheval sur les délais de réponse aux courriers ou mails. Qu’importe, je prends mon téléphone et prends rendez-vous.

25 janvier 2019
Cela fait 5h30 que j’ai repéré le lieu du rendez-vous et que j’essaye de passer le temps en attendant de pouvoir parler avec une personne qui pourra enfin faire avancer la situation. Je regarde ma montre toutes les 15 minutes et regrette de ne pas pouvoir faire avancer le temps plus vite. Je me suis installée dans un salon de thé et essaye d’engloutir une part de gâteau au chocolat en écrivant mes premiers articles pour Paulette. 17h arrive. Je règle ma part qui me reste sur l’estomac (#stressée) et mes deux chocomel et me dirige super fière de ma demi-heure d’avance vers le bâtiment.

Part de gâteau à la crème au chocolat avec une tasse de Chocomel et un carnet où figure le début d'un article
En attendant…

Enfin mon Saint-Graal est à portée de main. Et là… c’est le drame ! J’arrive devant deux grosses grilles fermées à clé. Je fais le tour du bâtiment et trouve un gardien. Je lui expose mon problème et découvre que le Conseil ferme à 16h. Nous nous entendons sur le fait qu’il est compliqué d’avoir un rendez-vous avec un conseiller à 17h30 alors que les services ferment à 16h #faillespatiotemporelle. Je me retrouve donc sur le trottoir sans ce que j’étais venu chercher. Et je vous avoue que je n’ai pas pu m’empêcher de fondre en sanglots.

Ne retenir que le positif

La morale de cette histoire est que malgré la déception, il y a toujours du positif. La jeune femme de l’auberge de jeunesse était tellement désolée pour moi, qu’elle a voulu m’offrir un verre au bar de l’auberge (gentil mais je n’aime pas boire seule). Elle a aussi pris le temps de m’écouter me lamenter pendant 10 minutes, sans jamais me dire que je l’embêtais, voire plus ! La gérante du bar à chocolat chaud dans lequel j’ai déjà pris mes habitudes, m’a proposé de prendre mon CV et de le diffuser auprès de connaissances. On ne sait jamais.

Alors certes, je n’ai pas encore mon précieux sésame. Mais ce que m’ont apporté ces gens, la chaleur et la compassion dont ils ont fait preuve me motive encore plus ! Heerlen, je n’en ai pas fini avec toi et la prochaine fois, crois-moi… je prendrai rendez-vous par mail.