Vadrouille à Haarlem

Je vous emmène dans une de mes villes préférées des Pays-Bas : Haarlem. Située à l’ouest d’Amsterdam, je suis tombée amoureuse de son cœur de ville typique des cités néerlandaises. D’ailleurs, elle fait partie des étapes incontournables quand mes amis viennent me voir… vous pouvez le leur demander !
Avant de poursuivre, je vais déjà faire une petite mise au point. Alors non ! Je n’ai pas fait de faute au nom Haarlem et je vous invite à arrêter votre lecture si vous cherchez des infos sur un des quartiers de New York 😅 Cette mise au clair faite, la vadrouille à Haarlem peut commencer…

Haarlem avec deux -a

Avant de partir flâner dans ses rues, un peu d’histoire s’impose. Si je vous ai parlé des États-Unis dans l’intro, ce n’est pas anodin.

Retour au XVIIème siècle. En 1609, Henry Hudson, explorateur anglais, prend la tête d’une expédition sous le drapeau des Provinces-Unies (les Pays-Bas de l’époque). Son but : ouvrir de nouvelles routes commerciales plus rapides vers les Indes en partant vers l’ouest. Sauf qu’en gros, il va buter sur un gros caillou, les Amériques et se rendre vite compte qu’il n’y a aucune voie possible au niveau de l’actuel New York pour traverser. Qu’à cela ne tienne ! Les Provinces-Unies revendiqueront ce territoire comme la colonie de Nouvelle-Néerlande et y établissent la Nouvelle-Amsterdam.
Second acte : 1658. Un village est fondé par le gouverneur Pieter Stuyvesant. Il l’appellera Nieuw Haarlem, d’après le nom de la ville néerlandaise. Et en 1664, les Britanniques renommeront l’endroit Harlem quand ils s’empareront de New York. Ah ces fichus anglais…

Mais revenons à la Haarlem originale, celle qui se trouve dans la province de la Hollande-Septentrionale (Noord Holland). Cette année, j’y ai fait quelques excursions avec des copines. Nous sommes parties en train de La Haye et en une quarantaine de minutes nous arrivions dans une des plus jolies gares des Pays-Bas.

Retour vers le passé

Mise en service en septembre 1908, elle a été conçue par l’architecte Dirk MARGADANT. Ce dernier, travaillant pour la Hollandsche IJzeren Spoorweg-Maatschappij (première compagnie ferroviaire néerlandaise), compte la réalisation de plusieurs gares à son actif dont celle de Hollands Spoor à La Haye. De style Art Nouveau, elle est encore aujourd’hui en grande partie dans son jus. J’avoue d’ailleurs qu’à chaque fois que j’y passe, je m’attends à voir des personnes en habit d’époque sortir des salles d’attente 😅

En 2004, le film Ocean’s Twelve de Steven SODERBERGH a fait passer la gare d’Haarlem pour la gare d’Amsterdam Centraal (en travaux à l’époque du tournage). C’est la seule et unique fois qu’un Thalys est passé par cette gare… son passage ayant fait péter une ligne électrique, mettant à l’arrêt le trafic pendant 2h !

Vadrouille dans le centre d’Haarlem

De la gare, vous serez dans le centre historique en 5 minutes environ (tout dépend si vous y allez d’une traite ou si comme moi, vous passez 3 plombes à prendre des photos). Je crois que ce qui me plaît le plus dans ces villes néerlandaises, c’est juste de faire le tour du centre-ville et d’être attentive aux façades des bâtiments. En briques, en couleurs, crénelées, modernes, anciennes, ornées de détails ou sobres… il n’y en a pas deux semblables mais l’ensemble architectural est toujours ordonné.

Le samedi, c’est le jour de marché sur la place centrale du Grote Markt. Jouxtant l’église, vous y retrouverez de nombreux stands de produits locaux : fleurs, fromages, stroopwafels (gaufres au sirop)… N’hésitez pas à visiter l’église Saint-Bavon (entrée payante), elle vaut vraiment le détour. Connue pour sa charpente en bois et son orgue monumental (datant de 1738), ses dimensions impressionnent. De style gothique, ce fut tout d’abord une église catholique. Après le siège de Haarlem (lors de la guerre des Quatre-Vingts Ans opposant les Provinces-Unies à l’Espagne), elle fut confisquée puis convertie au protestantisme en 1578.

N’hésitez pas à flâner le plus possible dans les petites rues. Vous pourriez tomber sur des curiosités comme un vieux magasin de bonbons (Het dropje van Haarlem), l’ancien poids public dans un bar, des ruelles fleuries, ou le musée Frans Hals.

Frans Hals Museum

Cette année, j’ai décidé d’investir ! Je me suis acheté THE pass que tout amoureux·se de culture se doit d’avoir dans son portefeuille, j’ai nommé : la Museumkaart.

Cette carte permet de visiter plus de 500 musées à travers les Pays-Bas, totalement gratos ! Au prix de 75€ pour l’année, autant vous dire qu’avec le prix d’entrée des musées, elle est rentabilisée en 4 visites 😳 Donc j’en ai profité pour aller visiter le musée Frans Hals.

Si vous êtes fan de beaux-arts ou tout simplement curieux, je vous conseille d’y faire un tour. Votre ticket d’entrée comprend un audioguide (en français), qui vous permettra d’obtenir des explications sur certains tableaux exposés ainsi que sur le bâtiment dans lequel se trouve le musée. Tour-à-tour hospice de vieux puis orphelinat, les lieux abritent aujourd’hui une importante collection de tableaux d’artistes peintres néerlandais (XVIème au XXIème siècle). Mais le fils rouge des collections reste l’œuvre de Hals.

Mais qui est ce Frans Hals?

Né entre 1580 et 1583 à Anvers en Belgique (ben oui on a jamais vraiment su quand il a vu le jour 🤷🏼‍♀️, l’Etat civil c’était pas ce que c’était maintenant !), il a passé le plus clair de sa vie à Haarlem. Reconnu comme un des grands maîtres du portrait, vous avez forcément déjà vu un de ses tableaux. Il est également connu pour ses portraits de groupe mettant en scène le corps des archers de la ville. Le musée a d’ailleurs dédié une salle entière à 5 de ces tableaux monumentaux.

Ce qui frappe quand on les observe : l’expression des visages de chaque personnage. L’expressivité était sa marque de fabrique. Pas un visage ne se ressemble ou exprime les mêmes sentiments. Il passa sa vie à peindre des hauts dignitaires des environs et mourut en 1666. Il fut inhumé dans l’église Saint-Bavon, dans laquelle vous pouvez encore retrouver sa sépulture.

Le musée

Au fil de la vingtaine de salles, c’est une plongée dans l’art néerlandais qui vous est proposée. Chacune d’elle possède sa thématique (art biblique, scène de groupe, représentation des corps…). Et ces dernières permettent de mettre en parallèle des artistes du siècle d’or et des contemporains. On y croise même des noms célèbres comme van Dyck ou Mondriaan.

Mon adresse chouchou

Frietkamer

C’est ma friterie prèf de chez prèf, de chez prèf 🤤 D’ailleurs, elle pourrait à elle seule me faire déménager de La Haye à Haarlem. Située dans le centre-ville, au 31 de la Zijlstraat, je vous conseille d’être attentif car vous pouvez aisément passer devant sans la remarquer ! Elle ne fait que quelques mètres carré mais ces derniers renferment l’essentiel : des friteuses, un comptoir et un banc pour l’attente… point ! Ne vous attendez pas à pouvoir vous attabler, les places sont chères, preuve du succès. Coen, le propriétaire est réputé pour ses frites maison et son choix de sauces gourmandes. Accompagnez votre cornet de frites des incontournables bitterballen, ce sera le meilleur moyen pour vous de vous adapter 🇳🇱

J’espère que cette vadrouille à Haarlem vous aura donné envie d’y aller. Moi en tout cas, ce n’est pas la dernière fois que j’y mettrais les pieds 😇 Si jamais vous y passez, n’hésitez pas à me faire un petit signe sur Facebook ou sur Instagram et à partager vos photos avec le #paulettepartenvadrouille, ça me fera plaisir de voir vos découvertes.

Allez… Doei 👋🏼